La municipalité a condamné « avec la plus grande fermeté » ces faits, également déplorés par le diocèse de Saint-Denis-en-France, qui avait approuvé l’accueil de cette exposition.

France Télévisions – Rédaction Culture

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La basilique Saint-Denis, à Saint-Denis, en 2020. (MANUEL COHEN / AFP)
La basilique Saint-Denis, à Saint-Denis, en 2020. (MANUEL COHEN / AFP)

Plusieurs personnes liées à un groupe d’extrême droite ont mené une action mardi 11 mars contre une exposition installée dans la basilique Saint-Denis comprenant notamment des portraits de femmes voilées. La collectivité « condamne avec la plus grande fermeté l’action menée par le collectif d’ultra-droite Les Natifs » et rappelle que « Saint-Denis, c’est la France. Une France riche de ses différences, forte de sa diversité et fière de son héritage multiple ».

Dans une courte vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on peut voir plusieurs personnes recouvrir des œuvres de grands draps noirs où elles apposent ensuite des illustrations de Sainte-Geneviève et Jeanne d’Arc.

« À Saint-Denis, nous ne laisserons pas la haine et l’intolérance dicter leur loi », ajoute la municipalité qui apporte son soutien à la créatrice des œuvres ciblées. Auprès de l’AFP, le maire socialiste Mathieu Hanotin s’est dit « scandalisé » par une action qui vient « créer des problèmes là où il n’y en avait pas ». « J’apporte tout mon soutien à l’artiste et aux femmes ciblées. Des femmes dévouées, piliers de nos quartiers et de nos villes de la Seine-Saint-Denis », a réagi dans un communiqué le député PCF de la circonscription Stéphane Peu, invitant à se rendre à l’exposition afin de « combattre l’idéologie raciste de l’extrême droite ».

Pour ce projet intitulé Les Nouvelle reines, l’artiste dionysienne Sandra Reinflet a photographié et projeté des vitraux sur les corps de 31 habitantes des communes de Saint-Denis et d’Aubervilliers. Ses œuvres sont installées dans la basilique depuis le 19 septembre et l’exposition est programmée jusqu’au 27 avril.

Dans un communiqué diffusé le 6 mars, le diocèse de Saint-Denis-en-France a déjà déploré des « critiques virulentes sur certains réseaux sociaux et médias » en rappelant qu’il « a approuvé, au cours de l’été 2024, l’accueil de cette exposition ».

Le Centre des monuments nationaux a fait le choix de ce projet selon des critères « qui ne portent atteinte ni aux valeurs de l’Évangile ni au culte catholique », rappelle le diocèse de Saint-Denis. « L’exposition présente des parcours de vie de femmes de 19 à 85 ans, d’origines diverses, sans qu’il soit question de revendication religieuse ou militante d’aucune sorte », souligne l’administration catholique.

La justice a déjà mené des investigations sur le compte X Les Natifs, un de ceux qui ont relayé la vidéo mardi.

Selon le parquet de Paris, plusieurs injures racistes qui, en juin 2024, ont visé la chanteuse franco-malienne Aya Nakamura, quant à ce qui n’était alors que sa possible participation à la cérémonie d’ouverture des JO 2024, « émanaient notamment du compte X du groupe Les Natifs », affilié à la mouvance d’extrême-droite identitaire. Treize personnes seront jugées le 4 juin à Paris pour ces injures.

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