Un échange de tirs a eu lieu, mardi matin, sur l’A154 au niveau du péage d’Incarville. Un trafiquant, détenu pour tentative de meurtre, est parvenu à s’évader.

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Un personnel de l'administration pénitentiaire. Photo d'illustration (JEAN-MARC LOOS / MAXPPP)

« C’est le drame le plus grave que nous avons vécu ces 30 dernières années », a réagi mardi 14 mai sur franceinfo Sébastien Nicolas, secrétaire général SNPFO (syndicat national pénitentiaire – FO), quelques heures après l‘attaque d’un fourgon pénitentiaire en fin de matinée au niveau du péage d’Incarville sur l’A154.  Deux agents pénitentiaires sont morts, selon un premier bilan provisoire, ont appris franceinfo et France Inter de source proche du dossier. Il y a également trois blessés graves, dont un en urgence absolue.

La juridiction nationale spécialisée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco) du parquet de Paris se saisit de l’enquête, ses magistrats se rendent sur place. D’après les premiers éléments, un commando a attaqué le fourgon vers 11 heures au niveau du péage. Un détenu, connu pour des affaires liées au trafic de stupéfiants, pour tentative d’homicide et pour un enlèvement à Marseille, a réussi à s’évader. 

Cet homme de 30 ans, considéré comme un trafiquant rouennais, était détenu pour tentative de meurtre, selon une source proche du dossier. Il a été condamné à 18 mois de prison ferme mardi par le tribunal correctionnel d’Evreux pour vols aggravés. Il est également mis en examen par ailleurs pour enlèvement et séquestration ayant entraîné la mort. Il était détenu particulièrement signalé (DPS). Selon la chancellerie, le détenu était écroué à la maison d’arrêt d’Evreux et était en cours d’extraction pour se rendre au tribunal judiciaire de Rouen. « Ses complices ont tiré sur les escortes à l’arme lourde », a indiqué le ministre de la Justice lors de son point presse.

« On pense à nos proches, à ces personnes-là, et on pense que ça se passe que dans les films, mais non », témoigne auprès de France Bleu Normandie Sandrine, une salariée d’une agence d’intérim située juste à côté de la barrière de péage où les deux agents pénitentiaires ont été tués. Avec ses collègues, elles ont entendu les échanges de tirs. « On a entendu des pétards, et très vite on s’est rendu compte que c’était une fusillade, que c’était des vrais coups de feu », témoigne Audrey, une collègue de Sandrine, qui explique avoir entendu « une vingtaine, une trentaine d’échanges de tirs ». « Une dizaine de minutes après », elles ont entendu « les gyrophares, les sirènes, et depuis ça ne s’arrête pas », explique Audrey à France Bleu. C’était « un peu stressant de ne pas savoir ce qu’il se passait dehors et de se dire qu’il ne fallait pas sortir », dit-elle.

Un hélicoptère de la gendarmerie survole la zone pour retrouver les personnes en fuite. Le plan Epervier a été mis en place directement après l’attaque, plus d’une vingtaine de membres du GIGN se rendent sur la zone de l’attaque. Plus de 200 gendarmes sécurisent la zone. « Tous les moyens sont mis en œuvre pour retrouver ces criminels », assure sur X le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin après l’attaque d’un fourgon pénitentiaire qui a fait deux morts parmi les agents. « Sur mon instruction, plusieurs centaines de policiers et de gendarmes sont mobilisés », précise le ministre de l’Intérieur, qui adresse par ailleurs ses « condoléances sincère et attristées aux familles endeuillées et aux agents du ministère de la Justice ».

« Nous serons intraitables », a réagi sur X également Emmanuel Macron qui parle de « choc ». « La Nation se tient aux côtés des familles, des blessés et de leurs collègues. Tout est mis en œuvre pour retrouver les auteurs de ce crime afin que justice soit rendue au nom du peuple français », renchérit le président. Éric Dupond-Moretti, qui se rend à la cellule de crise du ministère de la Justice, a également adressé sur X « toutes ses pensées aux victimes, à leur famille et à leurs collègues« . Les députés observeront une minute de silence avant la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, qui commence à 15 heures mardi, a appris franceinfo auprès d’une source parlementaire. 

La Société des autoroutes du Nord et de l’Est de la France (Sanef) indique par ailleurs que l’autoroute A154 est « fermée » dans les deux sens après l' »incident » au péage d’Incarville.

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