Seulement un tiers des aires marines protégées (AMP) dans le monde font l’objet d’une protection haute ou intégrale, de nature à préserver la biodiversité et à augmenter la biomasse de poissons, selon une étude publiée jeudi dans la revue « Conservation Letters ».
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La planète doit améliorer l’encadrement de ses aires marines protégées. Ces sites naturels ont pour objectif de préserver les écosystèmes océaniques. Mais seules une minorité sont efficaces pour assurer ce rôle, indique une étude internationale à laquelle a participé le CNRS. Ces chercheurs américains, français et portugais se sont intéressés aux 100 plus grandes aires marines du monde qui représentent 90% du total de ces aires protégées. Leurs calculs sont formels, seuls un tiers de ces parcs naturels marins permettent une conservation pérenne des écosystèmes, et donc aussi des services qu’ils rendent aux sociétés humaines. Leurs travaux sont parus jeudi 9 mai dans la revue Conservation Letters.
Cette situation s’explique essentiellement par des règles d’encadrement trop floues. Certaines zones n’existent d’ailleurs que sur le papier. Elles sont déclarées au niveau international, mais n’existent pas vraiment. Il se passe la même chose qu’en dehors du périmètre. Ces scientifiques ont également calculé qu’un quart des aires marines protégées sont dépourvues de réglementation et de gestion. Par ailleurs, un tiers d’entre elles autorisent des activités industrielles qui contribuent au déclin des espèces marines, comme par exemple, la pêche à grande échelle, le chalutage de fond ou encore l’extraction minière.
Pour faire mieux faire à l’avenir, cette équipe de recherche en appelle à une application plus stricte des normes internationales qui encadrent ces aires marines, car leur nombre a quadruplé depuis les années 2000, mais sans que le cahier des charges soit le même partout. Il faudrait à l’avenir privilégier la qualité plus que la quantité : le niveau de protection dans ces aires marines, plus que leur nombre.
Un enjeu d’autant plus important qu’en 2022 lors de la COP biodiversité de Montréal, l’ensemble des États se sont engagés à protéger 30% des océans de la planète d’ici 2030. Or actuellement si à la lumière de ces travaux, on ne considère que le tiers des aires marines dans lesquelles la biodiversité est réellement protégée, cela correspond seulement à 2,6% de la surface des océans mondiaux.