Quelques heures après la fuite de la Première ministre, le président bangladais, Mohammed Shahabuddin, a ordonné, lundi 5 août, la libération de l’ex-Première ministre et cheffe de l’opposition, Khaleda Zia, ainsi que des personnes arrêtées lors des manifestations. Une réunion dirigée par le chef de l’Etat a en effet « décidé à l’unanimité de libérer immédiatement la présidente du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), Khaleda Zia », et « toutes les personnes arrêtées lors des manifestations d’étudiants », selon un communiqué publié par les services du président. Suivez notre direct.
Le chef de l’ONU et l’Occident appellent à une « transition démocratique ». Le secrétaire général, António Guterres, a réclamé dans un communiqué une « transition pacifique, ordonnée et démocratique ». A Washington, la diplomatie américaine a « exhorté toutes les parties à s’abstenir de recourir à davantage de violence. Trop de vies ont été perdues ces dernières semaines et nous appelons au calme et à la retenue pour les prochains jours. »
Au moins 56 personnes ont été tuées dans de nouvelles violences dans la capitale. Au lendemain d’un dimanche marqué par des violences qui ont fait une centaine de morts, la capitale a de nouveau été lundi le théâtre d’affrontements meurtriers : au moins 55 personnes y ont perdu la vie, et une autre dans la ville portuaire de Chittagong, ont rapporté des sources policières et hospitalières à l’AFP.
La Première ministre a démissionné et fui le pays. Sheikh Hasina, qui a occupé le poste de cheffe du gouvernement pendant 15 ans, a démissionné, a annoncé le chef de l’armée Waker-Uz-Zaman dans une allocution à la télévision, lundi, ajoutant son intention de « former un gouvernement intermédiaire ». « Le pays a beaucoup souffert, l’économie a été touchée, de nombreuses personnes ont été tuées. Il est temps de mettre fin à la violence », a expliqué le général.
Au moins 300 morts en un mois. Selon un décompte réalisé par l’AFP à partir de données de la police, de responsables et de médecins dans des hôpitaux, les heurts entre opposants à Sheikh Hasina et les soutiens au gouvernement ont fait au moins 300 morts depuis le début du mouvement il y a un mois. Dimanche, 94 personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à travers le pays, dont au moins 14 policiers, selon le porte-parole de la police.