Considérée comme une des zones de la planète parmi les plus diversifiées en matière de biodiversité, l’Amazonie enregistre un nombre de disparitions d’espèces spectaculaires ces dernières années.

Radio France

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Oiseaux en vol, Forêt amazonienne, Brésil (Ignacio Palacios / Stone RF / GETTY IMAGES)

Au fin fond de l’Amazonie équatorienne, se trouve la réserve de Yasuni où l’on retrouve la station de recherche de Tiputini, un endroit fabuleux, loin de toute activité humaine, à part quelques cabanes pour loger les chercheurs, sur près de deux millions d’hectares de forêt vierge. Un paradis vert, malheuresement menacé, comme l’expliquent dans le Guardian, jeudi 30 janvier, des scientifiques qui se rendent sur place pour compter les oiseaux, et qui constatent que leur nombre diminue inexorablement.

Avant, il y avait des bonnes et des mauvaises années, des saisons où les nids étaient perturbés par des tempêtes et d’autres où ils étaient en plein essor, mais depuis 2012 quelque chose se passe : les différentes espèces ne meurent pas en masse, d’un seul coup, après d’une épidémie, par exemple, mais disparaissent tout simplement. Certaines espèces ne sont tout simplement plus là.

En Europe, on connaît les raisons des disparitions de certaines espèces : la disparition des forêts, la pollution qui contamine les rivières, les sols, l’air, les engrais qui tuent les insectes, et puis les animaux domestiques. Mais en Amazonie, où il n’y a pas de fermes, pas d’usines, pas de routes, comment l’expliquer ?

Les scientifiques ont tenté de comprendre si ces oiseaux étaient victimes de maladies, de parasites ou de toxines, mais non, ces espèces souffrent d’un mal beaucoup plus répandu : la crise climatique. Des travaux qui viennent d’être publiés montrent qu’une augmentation d’ 1°C de la température pendant la saison sèche réduit la survie moyenne des oiseaux de 63%. Très sensibles même à de très petits changements de températures et de précipitations, ces oiseaux doivent notamment faire face au fait que moins d’insectes survivent aux saisons sèches. Trouver de la nourriture, en particulier pour les petits, devient donc plus difficile.

Voilà comment en quelques générations leur nombre diminue. Les chercheurs le confient, il sont fatigués d’écrire ces nécrologies. L’un d’entre eux confie ainsi au Guardian : « Lorsque nous sommes arrivés ici et que nous avons commencé à observer, nous avons été totalement stupéfaits par le nombre d’oiseaux et leur diversité. Nous continuons à travailler, mais il est devient difficile de s’enthousiasmer« . Une perte d’enthousiasme qui ne risque pas de s’arranger pour le moment.

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