L’intelligence artificielle nous permet de mieux « voir » les œuvres artistiques du passé. Deux découvertes fascinantes ont été réalisées récemment grâce à l’utilisation d’algorithmes.
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L’intelligence artificielle a permis de rendre visible à nos yeux humains des détails ignorés jusqu’ici dans des tableaux de la Renaissance, et même de découvrir 300 dessins géants, tracés sur le sol dans un désert du sud Pérou, alors qu’ils n’avaient jamais été identifiés jusqu’ici.
Pour les tableaux de la Renaissance, des scientifiques italiens, dont les travaux ont été publiés lundi 23 septembre dans la revue Pnas, ont réussi à découvrir dans deux tableaux du peintre Raphaël, datant du XVIe siècle, le détail de la composition chimique des peintures et des pigments utilisés, la superposition des coups de pinceaux qui ont permis notamment de créer les effets de sfumato ou de clair-obscur. Ils ont même repéré dans ces œuvres des traces de restauration réalisées deux siècles plus tard. Tout cela grâce à l’utilisation de la « spectrométrie de fluorescence des rayons X » combinée à de l’intelligence artificielle.
C’est une technique, utilisée déjà depuis plusieurs dizaines d’années qui permet en bombardant de rayon X, la surface d’une peinture, d’identifier les atomes présents sur la toile. La nouveauté ici, c’est qu’en combinant ce système d’analyse de la chimie d’un tableau, à de l’intelligence artificielle, la puissance de calcul de l’IA, permet de tirer des conclusions inédites à partir de l’énorme masse des données obtenues sur les atomes grâce aux rayons X. C’est une découverte qui devrait permettre de mieux restaurer les tableaux à l’avenir.
C’est une autre utilisation de l’IA qui a aidé une équipe japonaise à repérer 303 géoglyphes, dans le désert de Nazca dans le sud du Pérou, leurs travaux ont également été publiés lundi 23 septembre dans la revue PNAS. Les géoglyphes sont des dessins géants, vieux de presque 2000 ans, qui représentent des figures géométriques ou des silhouettes d’animaux et qui ne peuvent être vus que du ciel.
Jusqu’ici, 430 géoglyphes avaient été déjà repérés en l’espace d’un siècle en analysant à l’œil nu des images aériennes. Mais cette fois-ci, en combinant images aériennes et intelligence artificielle, cette équipe japonaise a réussi à découvrir 303 nouveaux dessins géants, en l’espace de six mois. Cela montre à quel point l’IA peut aussi aider les archéologues. Ces travaux ont été publiés dans la très prestigieuse revue de l’académie nationale des sciences américaines.