Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a rapporté un bilan d’au moins 38 morts, dont quatre enfants, et 190 blessés. Des hôpitaux ont notamment été touchés.

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Des secouristes sur le lieu d'une frappe aérienne qui a touché un hôpital pour enfants à Kiev (Ukraine), le 8 juillet 2024. (SOPA IMAGES / SIPA)

Une attaque massive en pleine journée. La Russie a mené d’importantes frappes sur plusieurs villes d’Ukraine, lundi 8 juillet. Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées, dont certaines dans des hôpitaux. Ces bombardements, qui se sont poursuivis dans la nuit dans les régions de Kherson et de Zaporijjia, ont suscité l’indignation de Kiev et de ses soutiens, à quelques heures d’un sommet de l’Otan à Washington. Voici ce que l’on sait.

Au moins 38 morts et 190 blessés

Les frappes ont fait 38 morts, dont quatre enfants, a rapporté le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur X, mardi. Par ailleurs, 190 personnes ont été blessées, a-t-il ajouté, mentionnant « 64 hospitalisations à Kiev, 28 à Kryvyï Rih et six à Dnipro ». Ce bilan, qui risque de s’alourdir avec la poursuite des recherches, est l’un des plus élevés depuis des mois.

Un important hôpital pour enfants touché

La Russie a lancé une quarantaine de missiles sur l’Ukraine lundi. Ils ont touché plusieurs villes dans la profondeur du territoire ukrainien, parmi lesquelles Kiev, Dnipro, Kryvyï Rih, Sloviansk et Kramatorsk, a énuméré le président ukrainien. « Au total, près de 100 bâtiments ont été endommagés », a-t-il détaillé lundi sur Telegram, citant « des maisons, des jardins d’enfants, une maternité, un collège, un centre d’affaires ».

A Kiev, l’administration militaire a fait état de 27 morts et 117 blessés. Deux centres médicaux ont été atteints, dont un important établissement pour enfants. Il s’agit de l’hôpital d’Okhmatdyt, « le plus grand centre de diagnostic et de traitement pour enfants du pays », décrit Médecins sans frontières, qui s’est rendu sur place et signale que « le service de dialyse pour enfants a été particulièrement endommagé ». Deux adultes – une médecin et un visiteur – y ont été tués, et on compte 32 blessés, selon les autorités. « Huit enfants ont été hospitalisés pour des blessures », a précisé le ministre de l’Intérieur ukrainien, Ihor Klymenko, sur les réseaux sociaux.

Sur place, des centaines de personnes, secouristes, proches, policiers, se sont précipitées pour venir en aide aux victimes, déblayer, retrouver les leurs. Les opérations ont pris fin mardi matin. Sur environ 630 patients qui y étaient soignés, 94 ont été transférés dans d’autres hôpitaux de la capitale, plus de 465 ont dû rentrer chez eux et 68 sont restés dans les bâtiments qui n’ont pas été touchés par l’attaque, a indiqué le ministère de la Santé.

Sept personnes – cinq soignants et deux patients – sont mortes dans un bombardement de la clinique privée Adonis, dans l’est de Kiev. Et douze personnes ont été tuées dans un immeuble résidentiel du quartier de Syrets, dans l’ouest de la capitale, selon le maire Vitali Klitschko. Les autorités locales ont décrété une journée de deuil, mardi, et les drapeaux ont été mis en berne. 

« Un tir direct » de missile russe

« La Russie ne peut soutenir qu’elle ignore où tombent ses missiles et doit être tenue pour pleinement responsable », a dénoncé Volodymyr Zelensky. Selon ses services, l’hôpital pédiatrique touché à Kiev a été frappé par un missile de croisière russe KH-101. La Russie a de son côté démenti, assurant n’avoir visé et touché que des « installations militaires ». Moscou affirme que c’est un missile antiaérien ukrainien qui a chuté sur l’hôpital pour enfants touché à Kiev, et que « de nombreuses photographies et séquences vidéo » le prouvent « sans équivoque ».

Une théorie qui ne convainc pas l’ONU. « Il est fort probable que l’hôpital pour enfants ait subi un coup direct plutôt que des dommages dus à un système d’arme intercepté », a déclaré Danielle Bell, représentante du Haut-commissariat des droits de l’homme de l’ONU en Ukraine, mardi à Genève (Suisse). Soulignant la nécessité d’une enquête plus approfondie, elle a expliqué que les images existantes montrent « l’arme impactant directement l’hôpital plutôt qu’être interceptée dans les airs », et des experts militaires de l’ONU, qui ont visité le site lundi, « ont observé des dégâts sur le site qui correspondent à un impact direct ». Elle a ajouté que les « spécifications techniques » du projectile visible sur les images correspondent à un missile KH-101  « lancé par la Fédération de Russie ».

De nombreuses réactions internationales

Lundi, le président américain Joe Biden a dénoncé ces frappes, « un rappel atroce » de la « brutalité » démontrée par la Russie. « Ensemble, avec nos alliés, nous allons annoncer de nouvelles mesures pour renforcer la défense antiaérienne de l’Ukraine afin d’aider à protéger ses villes et ses civils des frappes russes », a déclaré celui qui accueille à partir de mardi, à Washington, un sommet de l’Otan.

Le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell a déploré que la Russie « cible sans pitié les civils ukrainiens », jugeant que « l’Ukraine a besoin d’une défense antiaérienne dès maintenant ». La France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné, a parlé d’« actes barbares » à « ajouter à la liste des crimes de guerre dont la Russie devra rendre compte », tandis que Londres a dénoncé une « attaque épouvantable ». A son tour, le pape a exprimé sa « profonde douleur ».

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