Près de 1 500 participants sont attendus lundi au Grand Palais pour le coup d’envoi du troisième sommet international de l’IA, co-présidé avec l’Inde. Le pays a déjà profité de la révolution numérique et, avec une population connectée et de bons ingénieurs, ne compte pas rater ce nouveau virage.

Radio France

Publié Mis à jour

Temps de lecture : 2min

Au Centre national indien des services d'information sur l'océan (INCOIS), des scientifiques ont développé un système d'alerte précoce aux tsunamis. (NOAH SEELAM / AFP)

L’Inde entend bien s’inscrire dans la course à l’intelligence artificielle. C’est d’ailleurs à New Delhi que le sommet international sur l’intelligence artificielle avait lieu l’année dernière. Lundi 10 février, c’est en France qu’il s’ouvre, avec l’Inde en co-présidence.

Une bonne partie des Indiens raffolent des nouvelles technologies et l’utilisent dans leur vie de tous les jours, en particulier les applications mobiles. Par exemple, à Bangalore, on n’utilise quasiment plus d’argent liquide, même pour payer un thé ou un légume dans un petit magasin.

Dans cette grande ville, comme à Hyderabad, Bombay ou New Delhi, de nombreux centres d’appels, de maintenance et puis de recherche se sont constitués autour des nouvelles technologies à partir des années 1990. La main-d’œuvre y est bon marché, à partir de 150 euros par mois pour les postes les plus simples, et elle est nombreuse, car l’Inde est la première population mondiale désormais, ce qui en fait aussi un immense marché.

Pourtant, pour l’instant, l’Inde n’a pas réussi à marquer des points dans cette compétition car, paradoxalement, l’économie numérique indienne s’est développée soit au service de firmes internationales, soit en copiant en partie des technologies existantes. Il existe bien sûr des innovations et des centres de recherche indiens, mais pas assez. Or, à l’heure ou l’on parle de souveraineté numérique, il est important dans l’intelligence artificielle de pouvoir développer des modèles 100% maisons, autonomes, qui n’utilisent pas d’algorithmes ou des données créés dans un autre pays.

Il y a aussi une question de gros sous. Si le Premier ministre indien Narendra Modi parle d’IA dans presque tous ses discours, la mission nationale lancée par son gouvernement est dotée d’un milliard d’euros, à rapporter aux 500 milliards de dollars annoncés par Donald Trump.

Si les opportunités sont réelles pour l’Inde, les financements lui manquent encore pour s’affranchir des modèles développés dans le reste du monde. À l’occasion de ce sommet, l’Inde devra formuler sa vision de l’IA, entre la dérégulation totale prônée outre-Atlantique et les modèles étatiques de la Chine.

Source

D'autres articles pour vous