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À 35 ans, le parasportif rêve de nouveaux podiums. Après sa participation aux Jeux paralympiques de Paris 2024, le para-athlète haut-savoyard ressort la combi et prépare ceux de l’année prochaine en Italie. Accompagné par l’Armée de champions, il est l’un des rares athlètes à concourir été comme hiver.

Sur le front été comme hiver. Après sa cinquième place en para-aviron aux Jeux paralympiques de Paris 2024, Benjamin Daviet s’est plongé dans sa préparation pour le para-ski nordique et le para-biathlon, au Grand-Bornand (Haute-Savoie). Ces deux disciplines, qu’il a commencées en 2011, lui ont rapporté cinq médailles d’or paralympiques à Pyeongchang et Pékin, plusieurs titres de champion du monde, deux globes de cristal, une cinquantaine de podiums. Ils ne sont qu’une poignée au niveau mondial à être aussi tout terrain.

« Je pense que je suis un peu alcoolique du sport », sourit-il à franceinfo. « Avec le recul, je me dis que ça a été complètement barge d’avoir cumulé été et hiver sur les deux, trois dernières années. En sachant que j’ai eu une petite fille en juillet 2023, que ma femme travaillait aussi sur les Jeux de Paris… Donc en termes d’organisation, c’était chaud. Après les Jeux, on était bien rincés ».

Après un repos salvateur cet automne, Benjamin Daviet a glissé tout schuss vers sa saison hivernale et enrichi son palmarès d’un titre de vice-champion du monde en para-triathlon et d’une médaille de bronze en para-ski de fond. « Je vais faire une coupure en avril avant de réattaquer ma préparation en mai. Je ne ferai pas d’aviron cet été pour axer ma performance sur les Jeux de Milan-Cortina 2026 et ne pas avoir de regrets. »

Dans un an, il espère y être. « Les Jeux, être médaillé, c’est l’attente de tous les sportifs avec des émotions du début à la fin, que ce soit la cérémonie d’ouverture, les compétitions avec le public… un moment unique qu’on ne retrouve pas dans les coupes et championnats du monde. J’ai vraiment envie de revivre ça. »

« Les Jeux de Milan-Cortina seront peut-être mes derniers Jeux, ou les avant-derniers, et je sais que je suis en capacité d’aller chercher des médailles. »

Benjamin Daviet, para-athlète

à franceinfo

Son parcours de géant dans le para-sport est la conséquence d’un accident de mobylette, à 17 ans. Victime d’une fracture du genou, il a contracté un staphylocoque pendant l’opération. « Une maladie nosocomiale m’a rongé tout le cartilage, l’articulation, le ménisque… Aujourd’hui, je me retrouve avec une jambe totalement raide, avec le genou bloqué. Sans ce handicap, je n’aurai pas toutes mes médailles. Je ne voudrais pas revenir en arrière, même si on m’en offrait l’opportunité. Je suis fait pour être comme ça, je reste comme ça. »

Le sport est aussi une philosophie de vie. « Il m’a appris énormément : le dépassement de soi, le respect des autres, le fair-play, l’ordre… D’être carré, aussi, parce que j’ai la chance d’être membre de l’Armée de champions depuis 2015 », énumère-t-il. Après des « erreurs de jeunesse » qu’il concède, ce statut militaire lui a servi durant sa vie personnelle.

L’Armée de champions, ce programme du ministère des Armées, assure notamment une solde et une rémunération mensuelle, à près de 50 sportifs de haut niveau « hiver », ainsi qu’une reconversion au sein de l’institution, au moment de la retraite. Un partenaire dans la durée contrairement à certains sponsors dont les contrats peuvent être éphémères, conditionnés à des victoires et donc avec le risque d’être suspendus en cas de blessure ou de grossesse. Ainsi, le skieur Cyprien Sarrazin, victime d’une violente chute à 125 km/h en décembre, et la snowbordeuse Chloé Trépeuch, enceinte l’année dernière, continuent d’être accompagnés par ce partenaire bleu-blanc-rouge.

L’Armée de champions permet également à ces sportifs de parfaire leur préparation et de se confronter à la concurrence lors d’événements, comme les prochains Jeux mondiaux militaires qui rassembleront près de 850 athlètes, du 24 au 29 mars, en Suisse. Benjamin Daviet y retrouvera d’ailleurs son entraîneuse, Anais Bescond, championne olympique de biathlon, passée sergent à l’Armée de champions, devenue communicante pour la grande muette… et entraîneuse de ce soldat d’hiver et d’été. Un Avenger en quête de métaux rares.

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