Près de 100 films de tout le continent et d’ailleurs sont projetés à l’occasion de ce festival qui se tient en Afrique du Sud jusqu’au 16 mars.

France Télévisions – Rédaction Culture

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Détail de l'affiche du film de Raoul Peck, "Ernest Cole, photographe", sorti le 24 décembre 2024 en France et présenté au Joburg Film Festival à Johannesburg, qui se déroule du 11 au 16 mars 2025. (CONDOR DISTRIBUTION)
Détail de l’affiche du film de Raoul Peck, « Ernest Cole, photographe », sorti le 24 décembre 2024 en France et présenté au Joburg Film Festival à Johannesburg, qui se déroule du 11 au 16 mars 2025. (CONDOR DISTRIBUTION)

Loin des paillettes des festivals de Cannes et de Venise, des cinéastes se sont réunis mercredi 12 mars à Johannesburg pour discuter principalement de la délicate question des financements, qui freine l’essor du 7e art sur le continent africain.

Ils ont participé à une série de discussions dans le cadre du Joburg Film Festival qui se tient jusqu’au 16 mars en Afrique du Sud. L’industrie cinématographique en Afrique souffre d’un sous-financement et d’un sous-équipement chroniques, même si le continent abrite Nollywood au Nigeria, qui se classe deuxième après Bollywood en Inde en nombre de films produits, et devant Hollywood.

« De nombreux cinéastes dépendent de subventions, mais cela comporte des risques », a souligné Tebogo Matlawa, responsable des contenus scénarisés chez MultiChoice, le géant sud-africain de la télévision payante. « Nous devons faire de l’argent. Cela ne peut pas être une industrie de subventions, elle s’effondrera lorsque les subventions cesseront », a-t-il insisté.

« La plupart de nos belles idées meurent », a confirmé Elsie Zanele, une étudiante en cinéma de 24 ans. « Si vous n’avez pas l’argent pour les réaliser ou ne connaissez pas les bonnes personnes, elles ne seront rien d’autre que des idées caduques. »

Les créateurs ont tendance à passer d’un produit et d’une entreprise à l’autre pour rester à flot, cependant, selon plusieurs participants, ils gagneraient à se concentrer sur une niche qu’ils pourraient développer. En Afrique, l’industrie cinématographique emploie environ cinq millions de personnes, mais pourrait créer 20 millions d’emplois, selon les chiffres d’un rapport de 2021 de l’Unesco.

Ouvrant ses portes moins de deux semaines après la fin du célèbre Fespaco (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou), le Joburg Film Festival, lancé en 2016, devrait cette année attirer environ 6 000 personnes, selon les organisateurs, pour six jours d’ateliers, de discussions et de projections. Il offre aux créateurs de films et de contenus l’opportunité de présenter leur travail à des clients de télévision et des producteurs.

L’édition 2025 présente un documentaire primé sur le légendaire photographe Ernest Cole, qui a documenté les horreurs de l’apartheid en Afrique du Sud jusqu’à ce qu’il soit contraint à l’exil au milieu des années 1960. Ernest Cole, photographe (Ernest Cole: Lost and Found) du réalisateur haïtien Raoul Peck, qui a réalisé le film nommé aux Oscars I Am Not Your Negro sur l’écrivain américain James Baldwin, a remporté le Prix du meilleur documentaire au Festival de Cannes en 2024.

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