Le hashtag cleantok enregistre plus de 110 milliards de vues. La tendance inquiète jusqu’aux professionnels du rangement eux-mêmes.
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Une cleantokeuse ou cleanfluenceuse est une personne qui va « cleaner », nettoyer, ranger, organiser, et poster ensuite ses exploits ménagers sur internet. Sur les réseaux sociaux, les utilisateurs semblent en effet se passionner pour les vidéos de réfrigérateurs crasseux et de carrelages répugnants devenus subitement étincelants et/ou rangés à la perfection.
Une étonnante mode de la serpillière et des boîtes de rangement qui prend d’énormes proportions puisque le hashtag cleantok enregistre vendredi 27 septembre, accrochez-vous bien à votre balai, plus de 110 milliards de vues. Au point que le géant Unilever en vienne à signer un partenariat avec #tiktok pour écouler ses produits ménagers grâce au hashtag cleantok.
Seulement, la tendance inquiète jusqu’aux professionnels du rangement eux-mêmes, qui s’interrogent sur notre santé mentale collective. Dans le Guardian, début septembre, la très sérieuse Association des professionnels du désencombrement et de l’organisation (ADPO) tire la sonnette d’alarme, alors que la fréquentation d’un salon du nettoyage organisé à Londres a presque triplé, passant de 6 000 à 16 000 visiteurs. Selon l’ADPO, cette fois ça va trop loin. Jamais dans l’histoire autant d’êtres humains n’ont passé autant de temps à retirer des objets de leurs emballages pour les mettre dans d’autres emballages.
L’association appelle à revenir à l’essentiel, car si de nombreux internautes affirment trouver dans le rangement un moyen d’exprimer leur créativité, la recherche de la perfection en matière de désencombrement encombrerait en fait notre espace mental, provoquant un « véritable stress psychologique et physique« .