Le magazine télévisé de grand reportage, lancé en 2004, propose son 1000e numéro. Une émission qui connaît un grand engouement auprès des jeunes grâce à sa diffusion sur YouTube : 76 millions de vues en 2024.
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« Je pense aussi que l’actualité internationale percute de plus en plus notre vie quotidienne. On l’a vu avec le Covid, on l’a vu avec le retour de la guerre en Europe, la guerre en Ukraine, et aujourd’hui avec les bouleversements dans le monde qui impactent l’Europe depuis l’élection de [Donald] Trump« , explique Herade Feist, rédactrice en chef du magazine télévisé Arte Reportage.
Existant depuis plus de 20 ans, l’hebdomadaire Arte Reportage, consacré à l’actualité internationale, a produit environ 2 000 reportages aux quatre coins du monde.
C’est pourtant l’un des derniers formats du genre en Europe, ce qui s’explique « par le soutien de la direction d’Arte qui s’engage pour le grand reportage et la couverture de l’actualité internationale », dit Herade Feist, qui rappelle la mission de service public liée à la chaîne. « Ensuite je pense qu’on a ‘bien’ vieilli. Au départ, c’est une émission de télévision et aujourd’hui on est de plus en plus regardé sur le numérique, la plateforme Arte.tv, mais aussi et surtout sur YouTube. »
« YouTube, c’est un public plus jeune, donc il y a avenir pour le grand reportage. »
Herade Feist, rédactrice en chef du magazine Arte Reportageà franceinfo
La réussite du magazine est d’autant plus à saluer qu’il est bien plus difficile d’être grand reporter aujourd’hui qu’auparavant. « Il y a de plus en plus de terrain inaccessible, de pays qui se ferment, rappelle-t-elle, et les journalistes sont ciblés également. Avant, se déplacer dans une voiture de presse était une protection, aujourd’hui c’est l’inverse, explique Herade Feist. Les journalistes peuvent être enlevés, faire l’objet d’attaques, être arrêtés », décrit-elle en évoquant la Russie, l’Iran, Gaza ou le Nicaragua, où un des reporters d’Arte a été détenu et « violemment interrogé » avant d’être libéré, grâce notamment à Reporters sans frontière. Cela n’empêche pas d’avoir une équipe de journalistes très motivés toujours prêts à partir, assure-t-elle.