Selon ce collectif, composé de plus de 100 associations, dont Médecins du Monde et Emmaüs, près de 20 000 personnes ont été expulsées de leurs lieux de vie informels entre avril 2023 et septembre 2024.
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Le collectif dénonce « des opérations de nettoyage social par les pouvoirs publics, avant, pendant et après les Jeux« . 19 526 personnes ont été expulsées de leurs lieux de vie informels entre avril 2023 et septembre 2024, révèle ce lundi le collectif Le revers de la médaille, composé de plus de 100 associations, dont Médecins du Monde et Emmaüs.
Les associations font un lien direct entre les expulsions de sans-abris et l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques. « Il y a des images, il y a des documents internes de l’Etat qui parlent de cette stratégie, il y a des arrêtés préfectoraux d’expulsion où c’est marqué, il y a la raison olympique dessus« , a déclaré à France Inter Paul Alauzy, le porte-parole du collectif.
Au total, il y a eu pendant les Jeux Olympiques de Paris (JOP) 260 opérations d’expulsions, soit une augmentation de 41 % par rapport à la période 2022-2023. « Les JOP ont clairement agi comme un accélérateur de ces dispersions et éloignements, afin d’accroître l’invisibilisation des personnes les plus précaires, jugées indésirables dans l’espace public de la capitale et de sa région », explique le collectif.
Selon Le revers de la médaille, 4 550 mineurs auraient été victimes de ces expulsions, soit trois fois plus qu’en 2021-2022. En parallèle, l’Etat a mobilisé 256 places d’hébergement pour sortir de la rue des personnes en grande précarité. Du « social washing« , dénonce Paul Alauzy, porte-parole du collectif. « C’est une opération de communication car ce n’est qu’une petite goutte d’eau dans l’océan du sans-abrisme […]. Nous aurions pu et dû faire tellement mieux« .
Une stratégie délibérée des pouvoirs publics pour éloigner les sans-abris de la capitale pendant les JO qui s’est faite selon le collectif à travers « un usage disproportionné de mesures de restrictions des libertés fondamentales et de l’incarcération« . Les forces de police sont notamment pointées du doigt pour avoir exercé « une pression sur toutes les couches de la société qui, dans l’esprit des autorités, auraient pu perturber les festivités« .
Le revers de la médaille formule des recommandations pour que « le nettoyage social » ne soit plus « la norme des grands événements sportifs internationaux« , à commencer par des « consultations ouvertes avec les acteurs et actrices de la société civile, ainsi que les personnes premières concernées« . « Plus jamais des Jeux ne doivent s’organiser sans penser à leur héritage social« , conclut le collectif, qui souhaite déjà former d’autres groupes militants pour peser sur les prochains JO.