Héritée des Jeux de l’Antiquité, et réinstaurée dans les années 1990 par le Comité international olympique (CIO), la trêve olympique présentée mardi aux Nations unies n’est pas que symbolique.
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Utopie du monde sportif ou vrai contre-pouvoir ? La trêve olympique doit être présentée mardi 21 novembre devant l’assemblée générale des Nations unies. Tony Estanguet, patron du comité d’organisation de Paris 2024, va présenter la résolution. Cette tradition, héritée de l’Antiquité, est prononcée pour chaque JO depuis 1992.
Coutumier des podiums, Tony Estanguet s’apprête cette fois à grimper sur l’une des estrades les plus prestigieuses du monde. Le triple champion olympique travaille depuis plus d’une semaine un discours dont chaque mot est pesé. « Mon discours est tourné vers le sport, explique Tony Estanguet. Je crois aux valeurs que porte le sport dans le monde. Donc j’ai envie de demander, même si on sait qu’il y a des impacts politiques, que demain on parle de sport et qu’on préserve cet espace dans le monde. Qui je crois reste, même dans un contexte aujourd’hui très tendu, plus que jamais d’actualité. »
Mais alors que l’on a dépassé les 45 jours de guerre entre Israël et le Hamas et que le conflit en Ukraine atteindra bientôt les deux ans, cette trêve a-t-elle vraiment un sens ? Depuis 1992 et sa réelle instauration, la trêve olympique est rentrée progressivement dans les coutumes des relations internationales. Tous les deux ans, l’ONU vote une trêve olympique. Quand la Russie de Poutine l’a brisé au moment des JO d’hiver de 2022, le CIO l’a immédiatement sanctionné. Preuve pour Pascal Blanchard, historien des Jeux olympiques, qu’elle n’est pas qu’une utopie. « Pour Vladimir Poutine, comme pour les autres nations, ne pas être invité aux Jeux, c’est politiquement être exclus du concert des nations. »
« Cela peut paraitre extrêmement puérile mais en même temps c’est le seul moment où vous avez un rapport de force pendant un événement majeur, les Jeux olympiques, et le seul organisme mondial qui fait encore parler des nations qui se font la guerre, l’ONU. »
Pascal Blanchard, historienà franceinfo
Une trêve qui rentrera en vigueur sept jours avant les Jeux olympiques, pour se terminer sept jours après les Jeux paralympiques.